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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 08:16

 

Bonjour à vous tous,

Me voici à nouveau devant vous après quelques mois de silence.

Ce nouveau défi, le secret, m'a beaucoup plu. Un peu long peut-être, mais, l'écriture est venue  toute seule.

Belle journée à vous.

Défi N°86

Louisianne

Lousianne comme à son habitude, se promenait dans la lande.

Elle aimait cette lourde senteur des embruns marins, qui planaient tout autour.

Elle respirait à perdre haleine tout ce que lui apportait la terre.

D’un bon pas, elle se rendait au bord de la falaise, où, bien nichée dans les entrelacs rocheux, se cachait une vieille maison.

Sa grand-mère y vivait, depuis des lustres. Perdue, au milieu de ses vieux livres et grimoires qui appartenaient à sa famille depuis la nuit des temps.

On la disait descendante des plus grandes fées légendaires de Bretagne.

Louisianne en doutait parfois, n’était-elle pas une jeune fille moderne ?

Mais cela l’enchantait quand même.

Cette maison fleurait bon les herbes et autres fleurs séchées. Elle respirait l’âme des druides anciens.

Louisianne aimait à s’asseoir au plus près de la cheminée, les soirs de grands vents et attendait avec impatience que sa grand-mère vienne l’y rejoindre. Là, dans le silence des buches crépitant dans l’âtre, elle écoutait les contes et légendes bretonnes que lui racontait son aïeule.

Elle les connaissait  toutes, et Louisianne appréciait tout particulièrement celle de Dahud, cette jeune fille qui avait voulu vivre suivant les préceptes de sa mère, la reine du nord, Malgven. Mais il en était une qui l’intriguait au plus haut point et la laissait rêveuse : Celle de ce jeune chevalier, Alban de Kerne qui avait été transformé en statue de pierre, par une fée. Sa grand-mère n’avait jamais voulu répondre à ses questions la laissant dans le doute…

Le jour vint où, celle-ci  s’endormit dans son fauteuil, en ayant une énième fois éludé la question… Louisianne très frustrée, se leva doucement et se rendit dans l’arrière salle de la maison où étaient entassés nombres de livres et parchemins. Elle ouvrit la porte, qui grimaça un peu sous l’effort.

 Louisianne espéra ne pas réveiller sa grand-mère.

En y entrant, elle ressentit comme une sensation de mise en garde et de joie mélangées.                                                                                                                       

Elle se mit à chercher, mais le rangement des livres, lui apparut très compliqué, vraiment. Alors Louisianne se mit à penser très fort à son chevalier, faisant apparaitre un nuage d’étoiles.

Effrayée, elle s’arrêta aussitôt. Dans sa tête des millions de questions tourbillonnaient.

Etaient-elles vraiment des descendantes de fées ?

Alors, elle se remit en transes et appela en elle les forces de la nature et demanda le livre tant convoité.

Plus de peur, juste un frisson de jubilation intense, comme une appartenance.

Elle tendit les bras et un livre vint se poser délicatement entre ses mains.

Assise parterre elle se mit à lire avec dévotion l’histoire de Alban, sans se demander où, jusqu’où elle l’entrainerait…

Alban, se refusait à tuer, Alban aimait à écouter le chant des oiseaux, il était comme un enfant perdu au milieu des guerres que se livraient les comtes et ducs de cette Bretagne ancienne. Son père le duc de Kerne ne le comprenait pas, il enrageait à le voir  si timoré. Les coups et les cris n’y faisaient rien,

Alban refusait les combats. Refusait la mort et son cortège de destruction.

Ainsi se promenait-il dans la forêt, tout près d’un beau lac aux couleurs d’émeraudes changeantes, se demandant pourquoi dame nature l’avait ainsi fait ?

Un doux chant s’éleva, montant vers l’azur du ciel, Alban leva les yeux et vit une très belle femme sortir des eaux du lac :

Ne pleure pas enfant, toi si doux, toi qui connait les secrets de la nature.

Oui, mais je suis comme un boiteux au milieu de tous ces gens de guerre, mon père ne m’aime pas et ma mère en a trop peur pour me défendre.

Alors, la fée Vivianne tendit les bras dans une douce étreinte et changea le jeune homme en statue de pierre qui attirait à elle les oiseaux et les papillons.

Louisianne, pleura sur le sort peu commun de Alban, elle lut les quelques lignes restantes.

Son père, le duc de Kerne, ne rechercha jamais son fils, et tint secrète sa disparition, fit comme si il n’avait jamais eu d’enfant.

Lousianne referma doucement le livre et revint aux côtés de son aïeule.

Celle-ci dans son sommeil souriait doucement.

Louisianne s’endormit à ses pieds, elle rêva de son beau chevalier. Dans son songe, une lumière dorée l’entourait, elle le voyait venir à elle, des chants doux et mélodieux lui montraient le chemin…

Au petit matin, elle se réveilla. Prépara silencieusement le petit déjeuner, prit dans le cellier une gourde qu’elle remplit  d’eau fraiche  et une besace, dans laquelle elle mit un gros morceau de pain frais et du fromage fondant.

Laissant là la maison, elle partit sur la route. Et comme dans la bibliothèque, elle pensa très fort au gentil jeune homme, c’est ainsi qu’une jolie nappe de nuage se forma à ses pieds. Elle flotta doucement dans les airs et s’envola.

Sans voir, que derrière la fenêtre, sa grand-mère la regardait. Heureuse que sa petite-fille ait découvert sa magie.

Louisianne vit avec émerveillement la terre courir après elle, mais elle ne la rattrapa jamais. Elle vit se dessiner à l’horizon, une immense forêt, enveloppée d’une brume rose. En son sein, miroitait un lac aux couleurs d’émeraudes. Le tapis duveteux atterrit  délicatement sur le sol. Elle posa le pied sur un lit de mousse empreint de rosée.  

Regardant autour d’elle, elle distingua, blottie au creux d’un vieil arbre une statue paisiblement endormie depuis très longtemps. Elle s’en approcha et malgré les siècles passés, elle vit toute la douceur de son visage et imagina ses yeux aussi doux que ceux d’une biche.

Soudain, l’eau émeraude murmura voluptueusement. Au milieu du lac, une belle jeune femme apparut. Blonde, tel un croissant de lune, l’onde la parait d’une robe ondoyante, où mille cristaux

d’écume brillaient comme autant de soleils.

La belle dame admira le tableau que formaient les deux jeunes gens, l’un de pierre et l’autre de chair.

Et les vit ensemble pour l’éternité. Levant majestueusement les bras, elle appela tous les vents. Un chant s’éleva doux mais foisonnant d’une vie étourdissante. Le vent s’éleva, tourbillonna, fit tant et tant que le tonnerre gronda et la douce dame toujours lançait vers le ciel ses incantations.

Louisianne ne ressentait aucune  peur, tout comme la fée, elle voyait  les éléments gronder en elle. Ainsi elle s’unit à la dame des ondes et dans la plus belle des magies, elle vit avec émerveillement un beau jeune homme sortir de sa gangue de pierre. Louisianne sut alors ce pourquoi elle était faite.

Elle retournerait aux côtés de sa grand-mère pour apprendre, long était l’apprentissage de la magie. Elle saurait donner joie et bonheur autour d’elle.

Elle prit la main de son beau chevalier le menant vers son nuage léger, ils s’assirent tout en se regardant avec bonheur et le laissèrent les emmener vers d’autres lendemains.

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