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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 08:16

 

Bonjour à vous tous,

Me voici à nouveau devant vous après quelques mois de silence.

Ce nouveau défi, le secret, m'a beaucoup plu. Un peu long peut-être, mais, l'écriture est venue  toute seule.

Belle journée à vous.

Défi N°86

Louisianne

Lousianne comme à son habitude, se promenait dans la lande.

Elle aimait cette lourde senteur des embruns marins, qui planaient tout autour.

Elle respirait à perdre haleine tout ce que lui apportait la terre.

D’un bon pas, elle se rendait au bord de la falaise, où, bien nichée dans les entrelacs rocheux, se cachait une vieille maison.

Sa grand-mère y vivait, depuis des lustres. Perdue, au milieu de ses vieux livres et grimoires qui appartenaient à sa famille depuis la nuit des temps.

On la disait descendante des plus grandes fées légendaires de Bretagne.

Louisianne en doutait parfois, n’était-elle pas une jeune fille moderne ?

Mais cela l’enchantait quand même.

Cette maison fleurait bon les herbes et autres fleurs séchées. Elle respirait l’âme des druides anciens.

Louisianne aimait à s’asseoir au plus près de la cheminée, les soirs de grands vents et attendait avec impatience que sa grand-mère vienne l’y rejoindre. Là, dans le silence des buches crépitant dans l’âtre, elle écoutait les contes et légendes bretonnes que lui racontait son aïeule.

Elle les connaissait  toutes, et Louisianne appréciait tout particulièrement celle de Dahud, cette jeune fille qui avait voulu vivre suivant les préceptes de sa mère, la reine du nord, Malgven. Mais il en était une qui l’intriguait au plus haut point et la laissait rêveuse : Celle de ce jeune chevalier, Alban de Kerne qui avait été transformé en statue de pierre, par une fée. Sa grand-mère n’avait jamais voulu répondre à ses questions la laissant dans le doute…

Le jour vint où, celle-ci  s’endormit dans son fauteuil, en ayant une énième fois éludé la question… Louisianne très frustrée, se leva doucement et se rendit dans l’arrière salle de la maison où étaient entassés nombres de livres et parchemins. Elle ouvrit la porte, qui grimaça un peu sous l’effort.

 Louisianne espéra ne pas réveiller sa grand-mère.

En y entrant, elle ressentit comme une sensation de mise en garde et de joie mélangées.                                                                                                                       

Elle se mit à chercher, mais le rangement des livres, lui apparut très compliqué, vraiment. Alors Louisianne se mit à penser très fort à son chevalier, faisant apparaitre un nuage d’étoiles.

Effrayée, elle s’arrêta aussitôt. Dans sa tête des millions de questions tourbillonnaient.

Etaient-elles vraiment des descendantes de fées ?

Alors, elle se remit en transes et appela en elle les forces de la nature et demanda le livre tant convoité.

Plus de peur, juste un frisson de jubilation intense, comme une appartenance.

Elle tendit les bras et un livre vint se poser délicatement entre ses mains.

Assise parterre elle se mit à lire avec dévotion l’histoire de Alban, sans se demander où, jusqu’où elle l’entrainerait…

Alban, se refusait à tuer, Alban aimait à écouter le chant des oiseaux, il était comme un enfant perdu au milieu des guerres que se livraient les comtes et ducs de cette Bretagne ancienne. Son père le duc de Kerne ne le comprenait pas, il enrageait à le voir  si timoré. Les coups et les cris n’y faisaient rien,

Alban refusait les combats. Refusait la mort et son cortège de destruction.

Ainsi se promenait-il dans la forêt, tout près d’un beau lac aux couleurs d’émeraudes changeantes, se demandant pourquoi dame nature l’avait ainsi fait ?

Un doux chant s’éleva, montant vers l’azur du ciel, Alban leva les yeux et vit une très belle femme sortir des eaux du lac :

Ne pleure pas enfant, toi si doux, toi qui connait les secrets de la nature.

Oui, mais je suis comme un boiteux au milieu de tous ces gens de guerre, mon père ne m’aime pas et ma mère en a trop peur pour me défendre.

Alors, la fée Vivianne tendit les bras dans une douce étreinte et changea le jeune homme en statue de pierre qui attirait à elle les oiseaux et les papillons.

Louisianne, pleura sur le sort peu commun de Alban, elle lut les quelques lignes restantes.

Son père, le duc de Kerne, ne rechercha jamais son fils, et tint secrète sa disparition, fit comme si il n’avait jamais eu d’enfant.

Lousianne referma doucement le livre et revint aux côtés de son aïeule.

Celle-ci dans son sommeil souriait doucement.

Louisianne s’endormit à ses pieds, elle rêva de son beau chevalier. Dans son songe, une lumière dorée l’entourait, elle le voyait venir à elle, des chants doux et mélodieux lui montraient le chemin…

Au petit matin, elle se réveilla. Prépara silencieusement le petit déjeuner, prit dans le cellier une gourde qu’elle remplit  d’eau fraiche  et une besace, dans laquelle elle mit un gros morceau de pain frais et du fromage fondant.

Laissant là la maison, elle partit sur la route. Et comme dans la bibliothèque, elle pensa très fort au gentil jeune homme, c’est ainsi qu’une jolie nappe de nuage se forma à ses pieds. Elle flotta doucement dans les airs et s’envola.

Sans voir, que derrière la fenêtre, sa grand-mère la regardait. Heureuse que sa petite-fille ait découvert sa magie.

Louisianne vit avec émerveillement la terre courir après elle, mais elle ne la rattrapa jamais. Elle vit se dessiner à l’horizon, une immense forêt, enveloppée d’une brume rose. En son sein, miroitait un lac aux couleurs d’émeraudes. Le tapis duveteux atterrit  délicatement sur le sol. Elle posa le pied sur un lit de mousse empreint de rosée.  

Regardant autour d’elle, elle distingua, blottie au creux d’un vieil arbre une statue paisiblement endormie depuis très longtemps. Elle s’en approcha et malgré les siècles passés, elle vit toute la douceur de son visage et imagina ses yeux aussi doux que ceux d’une biche.

Soudain, l’eau émeraude murmura voluptueusement. Au milieu du lac, une belle jeune femme apparut. Blonde, tel un croissant de lune, l’onde la parait d’une robe ondoyante, où mille cristaux

d’écume brillaient comme autant de soleils.

La belle dame admira le tableau que formaient les deux jeunes gens, l’un de pierre et l’autre de chair.

Et les vit ensemble pour l’éternité. Levant majestueusement les bras, elle appela tous les vents. Un chant s’éleva doux mais foisonnant d’une vie étourdissante. Le vent s’éleva, tourbillonna, fit tant et tant que le tonnerre gronda et la douce dame toujours lançait vers le ciel ses incantations.

Louisianne ne ressentait aucune  peur, tout comme la fée, elle voyait  les éléments gronder en elle. Ainsi elle s’unit à la dame des ondes et dans la plus belle des magies, elle vit avec émerveillement un beau jeune homme sortir de sa gangue de pierre. Louisianne sut alors ce pourquoi elle était faite.

Elle retournerait aux côtés de sa grand-mère pour apprendre, long était l’apprentissage de la magie. Elle saurait donner joie et bonheur autour d’elle.

Elle prit la main de son beau chevalier le menant vers son nuage léger, ils s’assirent tout en se regardant avec bonheur et le laissèrent les emmener vers d’autres lendemains.

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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 17:03

Première fois que nous allions en Corse, plus précisément la Haute-Corse, près de Borgo, je ne savais quoi en penser. Mais surtout, je voyais ses crêtes et ses cols. Ses petites routes avec l’abime qui vous tord le ventre.

Autant vous dire que je souffre d’un vertige incompressible, que même les médicaments ne sauraient calmer….

Nous arrivions après moult allers et retours, nous nous étions perdus dans ce dédale de petites routes, à  notre petit camping. Après l’installation de notre tente, mon mari me dit :

Pendant que je finis de ranger la tente tu  ferais bien d’aller nous chercher de quoi manger pour ce soir ???

 Euh, mais je ne connais pas très bien la  route moi…

Et bien tu  feras connaissance comme cela, et tu essaieras de vaincre ton  fichu vertige !!!

J’crois pas que tu te rendes bien compte, que je lui dis.

Allez va, il ne doit pas être très loin ce magasin, au pire, renseigne- toi à l’entrée.

Mais oui, comme nous sommes arrivés vachement tôt, ça doit être ouvert !!!!

Allons ce n’est pas la mer à boire tout de même ???

J’crois pas, mais quand même !!!!

Me voilà partie fièrement au volant de la  voiture, avec le cœur battant tout de même la chamade.

J’empruntais une petite route qui ne me paraissait pas trop « dangereuse », je traversais pinèdes et petites garrigues sans m’apercevoir, tellement prise par ma conduite hasardeuse, que le ciel se chargeait de nuées rouges orangées et de lourds nuages noirs.

Alors que je surplombais une gorge  que traversait la route, avec le trouillomètre à zéro, un éclair zébra le ciel, me faisant faire une terrible embardée, je serrais d’un peu trop près la falaise et du mauvais côté en plus, priant le ciel de ne croiser personne…

Je repris ma route cahin-caha, les doigts devenus blancs tellement ils étaient cramponnés au volant. Je ne pouvais apprécier le paysage, tant ma peur était grande.

La route ne semblait vouloir finir, elle avait même  tendance à se rétrécir. (du moins dans ma tête est-ce ainsi que je le voyais)

Soudain, cette maudite voiture se mit à tanguer, sans que je n’y sois pour rien, une bordée de jurons fusèrent. Je dus m’arrêter, sur une espèce de terreplein. Tremblant de tous mes membres, je sortais de la voiture : une roue crevée !!! Bon sang de bonsoir, il ne me manquait plus que ça !!! Je sortais le cric, la manivelle du coffre ainsi que la roue de secours lorsqu’une pluie violente s’abattit sur moi, je ne savais plus à quel saint me  vouer, je saisis de rage mon portable, essayant de joindre mon mari, pas de réseau !!! De toutes les manières, comment aurait-il fait pour me rejoindre, me  dis-je tout en ravalant ma rage.

J’attendis longtemps  avant que la pluie ne cesse …

J’empoignais de nouveau cric et manivelle quand une voiture s’arrêta tout à côté de moi :

Un problème, madame ?

Oh !!! Que oui !!! Ma roue est crevée, je suis trempée et je n’ai pas trouvé de magasin pour faire quelques courses !!!

Eh bien !!! Je pense pouvoir vous aider pour la roue et le magasin, mais pour vos habits, là, je n’y peux rien.

En deux  temps trois mouvements il changea la roue et m’amena à une petite superette pour mes courses.

Je remerciais, ce monsieur si généreux, puis allais faire mes emplettes, pensant avec terreur au retour.

Je rasais, non pas les murs mais la falaise et roulais à 5 à l’heure, m’entrainant les injures des autres automobilistes, mais rien à faire, je ne pouvais pas faire mieux, surement pas !!!!

J’arrivais tant bien que mal au camping, ou l’homme commençait à se faire du mouron.

Mais qu’est-ce que tu as fait ???

Tu ne te rends pas compte, c’est encore pire que l’Ardèche !!! Je te jure, les courses et tout le reste, tu vas le faire, moi, je ne bouge plus d’ici !!! Et en plus je suis tombée en panne : roue crevée !!! Et je suis toute mouillée et je  vais m’enrhumer !!! Et j’en ai marre des coins où il n’y a que des montagnes

Il me regarde goguenard, pire que l’Ardèche ??? Ca me promet de belles vacances !!!

Il doit bien y avoir des coins sympas par ici, tu ne me  referas plus monter là-haut !!!! Déjà que pour venir je me suis tenue !!!! Ne m’en demande pas plus !!! Le plat, y ‘a rien de mieux, pour moi et tu le sais.

Je transpirais de peur en repensant à la route que j’avais prise !!! Et en plus cette panne et la pluie à verse…

Beau début de vacances !!!

 

 

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 17:38

Bonjour à vous, 

Hier, un défi, avec les croqueurs de mots, mais je restais sur un sentiment d'inachevé, alors, me voici repartie avec cette sorcière derrière sa fenêtre et je  vous propose la fin de mes cogitations...

 

 

 

Il faut dire, qu’elle léchait du petit lait, là, derrière sa fenêtre.

Tous les jours, têtue comme une bourrique, elle épiait son monde.

Elle n’y allait pas avec le dos de la cuiller, soit dit en passant.

Mine de rien, tel un serpent dans son nid,

Elle portait  haut l’étendard de la vilenie.

Le bonheur la laissait de  glace.

Mais elle suçait de la glace à distiller son venin.

Il faut dire, que la pauvre n’était pas gâtée par la nature.

Celle-ci lui ayant fait faux bond.

Moche comme un pou, elle cherchait des noises,

A tout un chacun.

Les enfants la fuyaient, comme la peste,

Ou un bouton mal placé, comme  vous  voulez.

Un  jour, sans rime, ni raison,

Que le nez au vent,

je passais par ici.

La voici, toutes voiles dehors,

Qui sans forme de procès m’invective, telle une harpie :

Mais regardez-moi cette trotte-menu,

Qui musarde et sans prendre garde à rien,

Traine ses sabots avec son suivez-moi jeune homme !!!!

Et moi, j’allais.  

Rougissant  comme un coquelicot, je rasais les murs.

Je n’en menais pas large,

face à cette parangon d’injustice.

Elle ricanait de tout son dentier.

Et elle avait la dent dure,

cette mégère échevelée.

Alors vous qui passez par ici

Prenez garde à vos abattis,

une envolée d’injures, sera votre dû.

 

 

 

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 10:42

 

La suite de Wiionah, la petite Hupa

 

 

Wiionah, petite fille des sept rivières.

Chapitre deux.

Wiionah, le pouce dans la bouche, rêve, rêve, cependant qu’une suave odeur, vient lui chatouiller le nez. Pourtant elle voudrait bien encore y rester dans son rêve, si joli, mais le fumet qui se propage alentours est trop puissant. La faim réveille la petite fille.

 « - Oh, maman, comme ça sent bon, on peut manger ?

-Non, non, pas  encore, tu vois bien que les hommes n’ont pas encore fini !!!! »

 Depuis très, très  longtemps, dans la tribu des hupas, les femmes et les hommes ne mangent pas ensemble ;  même pour dormir, chacun a son xonta  !!!! Les hommes d’un côté et les femmes de l’autre.

Wiionah trouve cela stupide, elle aimerait avoir parfois le soir, son papa pour elle seule.

Mais pour l’instant, seul le bruit de son estomac, l’intéresse :

« - Mais, moi, j’ai faim !!! »

Son père, Hakan, assis autour  du feu avec les hommes lui sourit, elle le voit mettre de côté un bon gros morceau de poisson.

Wiionah, rit et frappe dans ses mains et tourne en rond autour de sa mère. Elle sait qu’une fois les hommes dispersés, il viendra vers elle et lui glissera, en cachette, le bout de poisson bien grillé, rien que d’y penser,  son ventre grogne de plus belle !!!!

 

La petite  fille trépigne,

« - Maman, je vais manger la montagne !!! Ils en ont encore pour longtemps ??? J’ai trop faim !!!

-tu es sûre, que tu vas manger la montagne ??? Avec un petit ventre comme le tien ? »

Aiyana rit de sa petite fille affamée, qui tourne autour d’elle comme le soleil autour de la terre, elle l’attrape enfin et la tient bien serrée tout contre elle.

« - Arrête un peu tu vas me donner le vertige !!! »

Et Wiionah s’envole dans les airs au rythme des rires de sa maman.

Les hommes ont enfin terminé. Aiyana, tout en rangeant, met la dernière main, aidée des autres femmes, à leur repas.

Mais Wiionah, elle, est bien repue,  son père lui ayant donné en cachette,  le morceau tant convoité. Elle regarde le chaudron où bouillonne doucement  la soupe de légumes.

« - Maman, j’ai plus faim !!!

-Comment ça ?? Je croyais que tu pouvais manger la montagne ?    Alors, tu vas quand même prendre de cette bonne soupe qui mijote depuis ce matin. Et ne va pas rechigner, autrement les grenouilles viendront sauter sur ton ventre et te manger les pieds, tu ne pourras plus courir dans la forêt. »

Wiionah, interloquée, se demande comment une grenouille sauteuse, peut lui manger les pieds ? L’image dans sa tête est tellement amusante, qu’elle en rit sans retenue.

Mais dans le doute et voyant l’orage gronder dans les yeux de Aiyana,  elle se décide à la manger, cette soupe. Elle s’en régala sans plus de façon et fut très contente, en sentant son ventre bien rempli.

Les hommes, quant à eux, n’avaient pas attendu la fin du repas des femmes pour commencer leurs danses en l’honneur de la fée des ondes et du printemps. Ils tournaient en chantant, levant haut leurs bras. Leurs pieds tapaient fort le sol, comme pour en réveiller tous les esprits. Le feu rendait luisante leur peau de cuivre, elle en aspirait toute la chaleur.

Ils priaient l’âme de la rivière, pour les pêches à venir. Ils dansaient pour que la terre leur soit féconde. Ils dansaient entre eau et terre, pour la paix de cette journée finissante.

Puis tous ensemble, femmes, hommes et enfants,  s’en allèrent en chantant  remercier  la rivière de ses bienfaits.

Sur des écorces de bois, ils placèrent  les arêtes des poissons et  les rendirent à leur élément. Ainsi, leur esprit pourrait revivre et nager dans les eaux profondes.

Toute la nuit résonna des rires et des chants des hommes.

Puis se fut le silence, que seul troublait encore le feu ronronnant.

Le village sommeillait toujours, quand Wiionah, au petit matin, sortit du xonta. Sa mère, dormait bien nichée sous les fourrures.

Le ciel hésitait entre rose et bleu, une légère brume envahissait  les hautes montagnes dans le lointain.

Les oiseaux lançaient haut leurs trilles, semblant vouloir atteindre par-delà le ciel, la demeure de la verte prairie.

Wiionah, les mains emplies de baies et de mûres, séchées, prend le chemin de sa grotte, elle gravit allégrement la colline, avec dans la tête, tous  les chants de la nuit.

Et elle monte toujours plus haut, grimpe tel un waputik, sur les flancs de la montagne lointaine.

La brise légère, bruissait dans les arbres  et un sentiment de liberté, hors des contraintes de la tribu, lui fit tourner la tête.

Elle s’assit, face au soleil levant et regarde sa vallée se réveiller.

Elle prend dans sa main ses petits cailloux.

 Mais ceux-ci restent comme inertes sous ses doigts.

Wiionah ne comprend pas.

De blancs, ils étaient devenus d’un gris terne. Refusant de créer leurs arabesques. C’était bien la première fois que cela lui arrivait. Wiionah sent un étrange mal être l’envahir…

 Tous droits réservés

 

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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 12:52

Après quelques semaines de vacances bien méritées, me revoici devant vous, prète à reprendre les rènes de mon blog, pour ce redémarrage, je vous propose un chapître de mon conte, Wiionah. J'aimerai avoir vos avis.

 

 

  Son  village, bien ancré aux flancs de la montagne, sur les berges de la rivière, parait renaître. Elle, bien cachée derrière les arbres de la grotte aux secrets, joue.

 Les cailloux blancs dansent dans ses petites mains. Ils  ressemblent à des perles bien polies. Et à chaque jour qui renait, ils lui livrent d’étranges paysages.

  Elle s’estime trop petite encore pour apprendre. Et à bien y penser, ça ne l’intéresse pas vraiment, ça non. Pourtant, sa mère, Ayiana, a tant de fois essayé de lui montrer comment cueillir les baies et les glands, semer et cultiver le maïs doux et la courge musquée qui tout au long de l’hiver feront vivre le village, ce que toute femme doit savoir, mais non, elle a vraiment mieux à faire, Wiionah !!!

 Wiionah, elle, aime écouter le vent lui murmurer sa chanson, entendre le doux bruissement des herbes. Elle prend les vibrations de la terre. Elle  aime rire avec la rivière, s’émerveiller devant les sauts des  beaux saumons d’argent  qui habitent avec la belle princesse des ondes.   

Elle entend les voix de la nature, elle leur parle, elle parait toujours distraite, comme ailleurs. Les autres filles de la tribu se moquent d’elle, et, bien souvent, Wiionah se cache, pour ne pas les entendre.

Elle regarde  les hommes pêcher et s’activer le long des berges. Ils rient dans la lumière de ce jour.  « Le vieil homme hiver » a fui, laissant la place à la richesse du printemps. Les arbres éclatent leurs bourgeons, ‘’l’âme de la rivière ’’ chante, libérée de sa gangue de glace.

De loin, elle admire son père, Hakan, sur sa pirogue, qui au milieu de la rivière, pêche le beau doré bleu à la chair si fondante. Les femmes toutes  heureuses de cette belle pêche, en feront le repas du soir. Elles en prélèveront les filets et garderont précieusement les arêtes dans un panier.

 Car, arrivé le soir, les hommes, en chantant, les rendront à l’eau.        Ainsi, comme le dit la légende, les âmes  des poissons survivront.

Mais, pour l’instant, Wiionah, imagine la chair frissonner sur le feu, la bonne odeur qui va se dégager, inonder ses petites narines. Elle imagine sentir couler dans sa bouche  le poisson fondant et parfumé :

« - Hum, se dit-elle gourmande, si maman le peut, peut-être m’en gardera-t-elle  un gros morceau !!! »

Et surtout, si les hommes ne mangent pas tout. Et tout en y pensant,  elle rit en se frottant le ventre avec application.

« - Ce que ça va être bon !!! » Pense-t-elle.

Un grand  feu brûle au milieu du village, alimenté par les jeunes garçons de la tribu. Ils courent en tous sens, poussant des cris perçants  afin d’éloigner encore plus loin « le vieil homme hiver ». Wiionah se moque d’eux, sachant  qu’ils ne la voient pas, elle  singe leurs grimaces et leurs sauts de carpeau.

« - Si maman me voyait…  Ohh lalala !!!! » Je suis sûre qu’elle me gronderait !!!

Ce feu immense célèbre la chaleur  du soleil qui fait revivre la nature, elle l’imagine, montant aussi haut que le ciel, se mariant  avec le soleil.  

Wiionah redescend sur terre. Elle entend sa mère, Aiyana qui chante le renouveau, tout en préparant la soupe de légumes.

Wiionah  éclate de rire et tendant les bras vers elle, court et dévale à toutes jambes la distance qui les sépare.  

En  faisant bien attention de ne pas se prendre les pieds dans les replis de la terre tout de même !!! Il n’y a pas si longtemps elle avait couru tout pareil, sans prendre garde, et elle était tombée ; ses genoux et ses mains tout écorchés lui avaient fait très mal. Heureusement Ayiana, conservait sous son xonta toute une série de pots emplis de toutes sortes de pommades. Sa mère aimait les plantes, dès qu’elle partait en promenade, c’était pour la recherche de quelques nouvelles herbes.

 Mais pour l’instant Wiionah, se sent bien fatiguée et voudrait bien un câlin. Sa mère, ne l’entend pas de cette oreille, elle doit encore finir sa nasse en saule. Elle se cale malgré tout, contre sa hanche et lui demande :

« - Dis, maman, raconte-moi encore l’histoire du « vieil homme hiver ».

Ayiana sourit doucement et embrasse sa petite fille.

Sa voix tendrement  s’élève.

 Les yeux à moitié fermés, Wiionah, écoute, rêveuse, l’histoire du « vieil homme hiver » : 

« Quand survint le grand moment, le vent du nord, se mit à souffler vers le sud, tant et tant, qu’il poussa devant lui le « vieil homme hiver ».

 Bien fatigué, ‘’le vieil homme hiver’’ s’arrêta sur les rives d’un grand lac, et décida d’y construire sa maison. »

Ayiana, regarde sa fille,

«- tu sais, toi, d’où lui vient ce nom ? »

 

La fillette secoue la tête,

« - Non, je ne sais pas, peut-être de ses cheveux, qu’il portait longs et qui étaient si blancs, blancs comme la neige, ou des rides qui marquaient son visage ? »

Aiyana, sourit et reprend son conte :

« - Le vieil homme hiver » construisit sa demeure dans la grande forêt toute proche, mais le vent du nord soufflait  si fort qu’il brisait les branches, chassait les feuilles, arrachait les nids, faisant fuir les oiseaux qui y avaient trouvé refuge. Il prenait grand plaisir à semer la destruction, soufflant encore plus  fort sur les rives du lac ses nuages de givre. »

«-  Bizarre demeure, hein maman, que celle du ‘’ vieil homme hiver ‘’, il n’a même pas de feu pour se protéger du froid, les murs de son ‘’ xonta’’ sont en glace !!!! Puis, il n’a pas de tapis de laine ou de fourrure pour  le sol !!!! » 

« - Ooohhh !!! Petite coquine !!! Vas-tu la conter à ma place cette histoire   ??? »

La petite sourit, radieuse.

« - Tu sais comme j’aime ce conte !!!

-oh oui !!! Je le sais, alors, tu peux le continuer sans moi ??? Je vais t’écouter !!!!

-Oh !! Non, non, je me tais !!! »

Wiionah, aimait tellement la voix de sa mère, si douce et chantante à la  fois.

« - Aux alentours, de son ‘’xonta’’, c’est aussi de la neige qu’il fit tomber, car il savait qu’il se devait de protéger les graines, semées au hasard du vent d’été. » 

Mais, Wiionah, n’entendit jamais la suite, bien nichée, tout contre sa mère, elle s’était endormie, souriante.

Wiionah, est aux pays des rêves, il parait très beau, son rêve, car un immense sourire se dessine sur ses lèvres. Elle voit, Wiionah, arriver une  majestueuse jeune fille, qui de ses pas fait naître l’herbe tendre, de son souffle, chasse la neige et le gel, d’un geste, réveille l’âme de la rivière puis d’un autre, fleurit d’un tapis d’or tout le village.  Elle donne vie aux arbres, dont les bourgeons éclatent sous son souffle léger.  Elle rayonne, Wiionah, comme une enfant, car la jolie princesse, c’était elle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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